Littérature québécoise, Horreur
521 pages (Alire, 2000)
Couverture: Jacques Lamontagne
Résumé: Il était une fois...
Alice, une jeune fille curieuse, délurée, fonceuse et intelligente de Brossard. À dix-huit ans, poussée par son besoin d'affirmation de soi, elle décide qu'il est temps de quitter le cégep et le cocon familial pour aller vivre sa vie là où tout est possible, c'est-à-dire dans la métropole.
À la suite d'une rencontre fortuite dans le métro, Alice aboutit dans un quartier dont elle n'a jamais entendu parler et où les gens sont extrêmement bizarres. Mais c'est normal, non ? Elle est à Montréal et dans toute grande ville qui se respecte, il y a plein d'excentriques, comme Charles ou Verrue, d'illuminés, comme Andromaque ou Chess, et d'êtres encore plus inquiétants, comme Bone et Chair...
Alice s'installe donc et mord à pleines dents dans la vie, prête à tout pour se tailler une place. Or, elle ne peut savoir que là où elle a élu domicile, l'expression être « prêt à tout » revêt un sens très particulier...
+: rythme
-: "soft"
Thèmes: drogue, identité, sexualité
Si, si, soft, vous avez bien lu! Car oui, j'ai trouvé ça moins hard que ce dont je m'attendais vu la réputation qu'a cet ouvrage. J'ignore si c'est vraiment à cause de mes attentes, ou si c'est plutôt à cause de l'auteur qui nous prépare très bien à ce qu'il va se produire, car il nous met face aux questionnements d'Alice sur les "étrangetés" et on s'y habitue peu à peu, qu'on trouve cela normal. Et j'ai bien aimé le rythme insufflé par les questions d'Alice. Oui, parfois, j'avais l'impression que cela manquait de syntaxe, mais c'était pour mieux servir le propos, et donner plus de rythme.
Bien sûr, il est venu un moment dans l'histoire où j'ai senti un creux. J'ignore si cela était le fait que je commençais à me poser plus de questions sur la provenance de la reine (car j'apprenais que celle-ci apparaissait dans 5150, rue des Ormes) ou si c'était parce que je commençais à trouver que cela tournait en rond, saisissant (mais sans certitude) la question qu'Alice devait se poser. Peut-être que je percevais cette question puisque je connaissais quelque peu l'oeuvre de Caroll pour l'avoir lu, et j'ai bien aimé voir toutes les références à cette oeuvre (même si n'étant pas experte, je ne les ai pas toutes remarquées) qui, on le voit clairement, est la source d'inspiration première pour Aliss.
Bien sûr, j'aurais aimé que la psychologie des personnages soit approfondie, car ils sont plutôt caricaturaux, et tout est vraiment exagéré pour les personnages que rencontre Aliss dans ce quartier. Mais j'ai tout de même trouvé que ces caricatures permettaient de bien saisir les personnages.
Aussi, j'ai trouvé que les scènes sanglantes ne faisaient pas vraiment avancer l'histoire, et je n'ai pas frémi à leur lecture.
Cependant, j'ai bien apprécié cette lecture, car Senécal impose un rythme qui nous fait tourner les pages à vive allure, et on veut vraiment savoir jusqu'où plongera Alice jusqu'à la toute fin, et on se demande comment l'auteur parviendra à nous surprendre.
Bref, j'avais offert ce livre à nanet dans le cadre du swap eldoradique, sans l'avoir lu, et c'est dans le cadre de son challenge ABC que je lui propose de faire une LC. Pour ma part, sans considérer ce titre comme un chef-d'oeuvre, j'ai passé un bon moment de lecture. Pour voir la chronique de nanet, c'est par là:
Et je ne peux que vous laisser quelques extraits qui résument à mon avis l'ambiance du titre:
Drôle de beat, drôle de vie. Mais fascinant aussi. Ça va me mener quelque part. Je sais pas où, mais je veux voir. Je me sens comme quand on est sur le bord d'un précipice et qu'on a envie de se lancer en bas, même si on sait que c'est dangereux. Moi, je me suis lancée. Je tombe encore. La chute donne le vertige, mais elle n'est pas désagréable. Elle a quelque chose d'enivrant.
On verra où je tomberai.
J'ai beau trouver ça démentiel, inhumain, insoutenable, y a quelque chose... Calice!quelque chose en moi atténue l'indignation, édulcore l'horreur... JE SAIS que c'est abominable, JE SAIS que ce spectacle est le pire cauchemar qu'on puisse imaginer...mais en même temps...en même temps...
...je-n'a-rri-ve-pas-vrai-ment-à-être-ho-rri-fiée...
...et cette insensibilité m' épouvante plus que la scène elle-même.
Je suis rassurée, tu n'as pas "adoré". J'avoue que la scène du chat écartelé m'a déjà fait soupirer par son inutilité, puis les déballages sexuels dans la boite de nuit m'ont franchement fait basculer en mode picorage. Comme tu l'as lu, ce livre n'était pas pour moi, en ce moment de la vie.
RépondreSupprimerMais j'ai bien aimé l'accent qui transcende dans la lecture. J'ai trouvé cela charmant.
Biz et encore merci pour cette découverte. Depuis que j'attendais, c'était bien sympa de le lire enfin.
J'avoue que j'ai beaucoup plus axé sur la quête d'Alice que sur les scènes de sexe (pcq, oui, je lisais sans doute en diagonale ces passages) et que c'est pour cela que j'ai plus apprécié
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