samedi 7 novembre 2020

Même histoire, lecture opposée.

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Ukraine à fragmentation
Auteur : Frédérick Lavoie
Édition: La Peuplade - 2015 -  251 p. 
Couverture: Atelier Mille Mille 
Essai, littérature québécoise

Présentation: Frédérick, journaliste, tente d'expliquer à Artyom, pourquoi il est décédé dans la guerre civile en Ukraine
+ : simplicité
- : aller-retour
Thèmes: Ukraine, guerre civile



Pourquoi ce livre
Parce que je l'avais repéré lors d'une précédente édition de Québec en novembre, tout simplement! 

Défi 2020
Cette année, il y a des catégories, et ce titre, je le case dans L'Amérique pleure.  

Mon avis
Bien que la thématique ne soit pas des plus joyeuses, j'ai apprécié ma lecture. 
Le fait que le journaliste tente d'expliquer le conflit au jeune Artyom permet d'avoir un style assez simple, ce qui donne beaucoup de fluidité à l'essai. Cela sans en venir à être enfantin. 
Malheureusement, Tyoma, dans les grands moments, les hommes se révèlent souvent bien petits. 
On voit différentes étapes qui ont mené à la situation, et puisque le journaliste est occidental, il est arrivé un point où je trouvais qu'on voyait trop son parti pris, et j'avais un peu de la difficulté avec cela pour un tel essai, mais il y a un passage où il mentionne un peu celui-ci, ce qui m'a permis de mieux apprécier ma lecture par la suite. 
De plus, réalisant que je connaissais beaucoup moins le conflit que je ne le pensais, pour ainsi dire que je partais presque de zéro, j'ai eu un peu de la difficulté avec certains aller-retours afin de bien me situer sur ce qui s'était passé et où cela se trouvait. Mais, je comprends très bien qu'il serait difficile de le faire de façon linéaire, et bien que j'ai eu personnellement de la difficulté, je trouve tout de même qu'il y avait un équilibre pour nous amener dans le passé des événements. Surtout avec les différentes réflexions que ceux-ci amènent! 
Parlant des réflexions, dans un tel essai, elles ne peuvent que s'y trouver. Bien que je sentais la position de l'auteur, j'ai trouvé qu'il tentait de voir les raisons des deux côtés et qu'il portait des réflexions sur chacune de celles-ci, pour comprendre chacune d'elles, et comment cela pouvait être perçu de part et d'autres. On voit aussi comment elles prennent des éléments d'un fait à leur avantage.
À partir de ce moment, ce ne sont pas deux armées régulières qui s’affrontent, mais les citoyens d’un même pays qui s’entretuent parce qu’ils ont une conception différente de l’État dans lequel ils souhaitent habiter. 

Ils auront beau dire ce qu’ils voudront, retourner ton cadavre dans tous les sens, la guerre ne sera jamais belle sur le visage de personne. Leur héroïsme n’est pas surhumain, il est antihumain. Chacune de leur victoire est une défaite de plus pour notre espèce. 

De plus, j'ai aussi aimé que le journaliste prenne le temps de penser également à l'hypocrisie de certains artisans de la paix, et la réflexion qu'il porte là-dessus, tout en parallèle avec le proverbe qu'un simple petit événement en vient à avoir un gros impact. 
Comme d’habitude, ce seront ceux qui ont tué ou ordonné de tuer qui auront le privilège de célébrer la paix et d’être célébrés pour l’avoir rétablie. Ce sera à la fois un jour de soulagement et la preuve qu’ils sont tous coupables, que cette guerre était vaine et inutile puisqu’un jour, trop tard, ils auront su s’entendre. 
Bref, pour ma part, sans être devenue experte sur le conflit, j'ai apprécié les pistes de réflexion amenées et en apprendre sur les différents événements qui se sont déroulés. 
Faites vous-en votre propre idée si vous le souhaitez! 

D'autres citations

La guerre n’y était pour rien. Ou pour si peu.
C’est que malgré tout, malgré cette peur de la mort qui me tenaille depuis l’enfance, peut-être même à cause d’elle, je ne peux m’empêcher d’aller voir ce qu’il faut voir. 
L’Histoire nous léguera-t-elle un jour suffisamment de héros aux mains propres pour ne pas avoir à puiser chez les meurtriers et les destructeurs d’hier pour bâtir nos idéaux? Avec des modèles comme ceux-là, il ne faut pas s’étonner que les chamailles aboutissent à des bombes. 
Même histoire, lecture opposée.

Car, pendant qu’ils accusaient l’Autre et s’efforçaient de prouver leur légitimité, ils n’essayaient pas d’empêcher la catastrophe qui se dessinait à l’horizon.  

La guerre était évitable. La guerre est toujours évitable. Il arrive que les sacrifices et les concessions nécessaires pour l’empêcher soient si difficiles à avaler qu’un conflit ouvert semble la moins terrible des solutions.
Pourquoi l’Ukraine aurait-elle droit à notre attention plus que le Yémen, la Centrafrique ou le Congo? Et pourquoi plus ces guerres que les drames silencieux — famines, épidémies, sécheresses — qui tuent autant sinon plus, loin des grands enjeux géopolitiques? La vérité, c’est qu’il n’y a aucune raison valable. La couverture des grands et petits événements qui façonnent notre monde est une science inexacte, aléatoire et inéquitable. Il n’existe pas de calcul mathématique infaillible qui permette de classer les tragédies par ordre de gravité ou d’importance afin de déterminer lesquelles méritent le plus notre attention. 

Parce que je participe à quelques challenges


 
Lu et chroniqué en prévision de


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