Les raisins de la colère (The Grapes of Wrath, 1939)
Drame
632 pages (Folio Gallimard, 1947)
Illustration de Tibor Csernus
Résumé:Le livre raconte les vicissitudes d'une famille de paysans, les Joad, qui, ruinée par les tempêtes de poussière (Dust Bowl), par l'appauvrissement du sol et par la crise des années 1930, est contrainte de quitter l'Oklahoma et de venir chercher du travail en Californie. Peu à peu, affamés, traqués, exploités par les grands propriétaires, les émigrants voient la terre promise californienne se transformer en un vaste pénitencier. Mais on pourra constater tout au long du livre, que l'espoir n'a jamais abandonné cette famille.
+: fresque
-:critique
Thèmes: famille, crise, pauvreté
Je vais peut-être me faire lyncher par les fans, mais je dois avouer que j'en attendais plus de ce roman vu tout le succès qu'il a eu. Je dois dire que cela a été très long avant que j'embarque dans l'histoire. Je trouvais que ça tournait en rond, et j'avais beaucoup plus l'impression de lire une critique sociétale qu'un roman, avec tous ces avis sur le monde industriel et comment cela se répercutait sur les pauvres gens. De plus, l'alternance de point de vue me semblait ne faire que rajouter à cette critique sociétale, sans rien apporter à l'histoire des Joad.
Or, je comprends très bien que cette critique sociétale ait permis au roman de devenir un classique, car le roman est une belle fresque de la vie de cette époque et je n'avais aucune difficulté à m'imaginer la vie de la famille et les conditions auxquelles elle faisait face. J'aurais juste préféré que cette critique du capitalisme, bien que je partage assez certains points de vue de l'auteur, soit mieux disséminé à travers le récit, et vraiment suivre les péripéties de la famille Joad. Cela a fait que j'ai eu de la difficulté à m'attacher aux membres de la famille, ce qui n'était pas le cas vers la fin du roman puisque j'avais l'impression qu'on était plus près d'eux et que les jugements capitalistes étaient plus disséminés par les péripéties qui arrivaient au Joad.
Aussi, j'ai trouvé qu'au début, le style de Steinbeck était moins bon, parsemé de répétitions, ce qui n'aidait pas, car je ne sentais pas l'histoire avancé. Cependant, j'ai trouvé plus fluide son style vers la fin et l'histoire coulait mieux.
Vous comprendrez donc que j'ai grandement préféré la fin du récit que le début. Même si j'ai une préférence pour mon souvenir de À l'est d'Eden, je ne regrette pas d'avoir lu ce récit qui est une belle fresque de la grande dépression et des colères qu'elle a pu soulever.
Je vous laisse tout de même sur certains passages qui, malgré le temps, me semblent encore véridiques de nos jours:
S'il a besoin d'un million d'arpents pour se sentir riche, à mon idée,
c'est qu'il doit se sentir bougrement pauvre en dedans de lui, et s'il
est pauvre en dedans, c'est pas avec un million d'arpents qu'il se
sentira plus riche, et c'est p'têt' pour ça qu'il est déçu, c'est parce
qu'il a beau faire, il n'arrive pas à se sentir plus riche...J'entends
riche comme Madame Wilson, quand elle a donné sa tente pour Grand-Père
qu'était en train de mourir. C'est pas que je veux faire un prêche, mais j'ai encore jamais vu de type qu'ait passé son temps à ramasser et à entasser, et qu'ait pas été déçu au bout du compte. (p. 289)
Comme dit l'autre, ta liberté dépend du fric que t'as pour la payer. (P.170)
Pareil pour moi, j'avais adoré A l'Est d'Eden mais pas autant Les raisins de la colère!
RépondreSupprimerlequel avais-tu lu en premier?
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