samedi 26 mai 2018

« Enfin, si on peut appeler ça faire l’amour. »

Comme un coup de poignard par Ariane Charland
Contemporaine, littérature québécoise
Éditions de Mortagne, collection Tabou, 2016, 314 pages
Couverture:
+ :     -:    Thèmes: sexualité, adolescence, troubles
Présentation: Jeanne a des douleurs lors des relations sexuelles.

Encore une fois, la collection Tabou traite d'un sujet difficile et rend bien l'histoire pour les adolescents, tout comme pour les adultes.

On suit en alternance Jeanne et Luka qui trip l'un sur l'autre. Hors, Jeanne a des douleurs lors des relations sexuelles, qu'on appelle_____, et se met des barrières par peur du jugement des autres, par peur de la réaction de Luka qu'elle ne peut coucher avec lui.

On suit donc les deux adolescents, avec chacun leur tourment, leurs craintes, la progression de leurs relations. On ressent leurs émotions et on peut aisément s'identifier aux personnages, que ce soit les principaux ou les secondaires, voire les tertiaires. La part de romance est loin d'être niaise, et axe plutôt sur les angoisses, et la psychologie des craintes.

Vu la thématique, c'est difficile de commenter. Mais, j'ai apprécier l'alternance des points de vue, les personnages, le récit et l'écriture.

Quelques citations
La première pensée qui me vient, c’est qu’elle ne doit pas découvrir où j’ai passé la nuit. Je me sens coupable même si je ne le devrais pas. Ce n’est pas comme si elle s’était montrée intéressée à moi. 
– Je n’ai jamais fait ça, coucher avec un gars qui n’était pas mon chum.
– Déniaise, Jeanne ! Tout le monde le fait.
Tout le monde le fait. C’est vrai. Tout le monde le fait, sauf moi. J’observe encore Luka qui parle à la cliente. Peut-être que, si je n’étais pas moi… Peut-être que, si je n’étais pas défectueuse… Juste à le regarder, j’ai mal. Pas vraiment mal, mais… C’est difficile à décrire. Je m’imagine au lit avec lui et je sais que j’aurais mal. Je sais que je ne pourrais pas. Je sais que je devrais lui dire d’arrêter et je sais qu’il serait déçu, qu’il ne comprendrait pas, parce que, justement, tout le monde le fait.
Parce que je participe à quelques challenges

samedi 19 mai 2018

«Vous sentez-vous capable d’assumer la royauté de Narnia ?»

Prince Caspian par C.S. Lewis
Fantasy, jeunesse, littérature irlandaise (britannique)
intégrale de Gallimard, 2010, 868 pages
The Chronicles of Narnia : Prince Caspian (1951)
+ :  créatures mythologiques    -: sans nuances   Thèmes: légendes, guerres, religion
Présentation: Les enfants sont rappelés à Narnia pour une guerre de succession.

Après avoir apprécié ma lecture du premier tome publié, j'ai donc poursuivi l'aventure quelque temps plus tard. Malheureusement, la magie n'a pas bien opéré cette fois.

J'avais été agréablement surprise lors du tome de l'armoire, mais ici, même si j'ai apprécié l'écriture fluide, j'ai trouvé que la construction du récit a été mal exploitée. J'ai aussi remarqué les multiples clin d'oeil à la religion, où tout est noir ou blanc, sans aucune nuance dans le récit. Même si certains parallèles avec la religion m'ont fait sourire, c'est ce manque de nuances qui m'a agacée dans ce tome.

J'ai aussi trouvé que les enfants se faisaient conter ce qui était arrivé depuis qu'ils avaient quitté Narnia d'une façon trop descriptive, sans action, alors que la lectrice que je suis pouvait comprendre l'opposition entre Caspian et son oncle, sans se le faire expliquer. J'avais hâte que cela aboutisse. Tandis que je trouve que la bataille nous a été expédié, alors que j'aurais souhaité beaucoup plus de gomme sur celle-ci.

De plus, je n'ai pas été capable de m'attacher à Caspian. Et j'ai eu l'impression que Lucy, Susan, Edmond et Peter ont été laissés en arrière-plan, un peu comme s'ils étaient toujours qu'à l'état de légende.

Cependant, j'ai tout de même apprécié voir les créatures mythologiques prendre plus de place et être davantage détaillés que dans Le lion, la sorcière blanche et l'armoire magique. 

Je ne peux comparer avec le film, car je ne me souviens pas l'avoir vu. Bref, c'est surtout le manque de nuances entre le bien et le mal qui m'a agacé dans ce tome. Mais, je lirai les autres, en espérant que ce qui m'a plu dans Le lion, la sorcière blanche et l'armoire magique, se retrouve dans les autres tomes, que je retrouve l'aventure, la magie.

Quelques citations
Vous pouvez être bon pour les pauvres survivants du peuple des nains, comme moi-même. Vous pouvez rassembler des magiciens très savants et essayer de réveiller les arbres. Vous pouvez faire des recherches dans tous les recoins et lieux sauvages du pays, pour voir si, par hasard, quelques faunes, quelques bêtes qui parlent ou quelques nains y vivent encore, dans la clandestinité. 
Et ce seul petit bruit ressuscita le passé dans l’esprit des enfants avec plus d’intensité que n’importe quel autre événement de la journée. Les souvenirs des batailles, des chasses et des festins affluèrent tous à la fois dans leur mémoire.
Les chroniques des autres participants à la LC
À venir, n'hésitez pas à mettre la vôtre en commentaire en attendant! 
Parce que je participe à quelques challenges

« c'est que des images, il ne peut rien m'arriver. »

L'Ancre des rêves par Gaëlle Nohant
Fantastique, littérature française
Le livre de Poche, 2017, 331 pages ( Robert Laffont, 2007)
Couverture: Studio LGF
+ :  mélange    -: début décousu   Thèmes: cauchemars, marins

Présentation: «les enfants Guérindel, Benoît, Lunaire, Guinoux et le petit Samson, sont en proie à des cauchemars terrifiants qu'ils taisent à leurs parents» et leur mère semble comprendre d'où ils viennent...

Je ne me souviens plus pourquoi ce titre est atterri dans ma wish, mais depuis qu'il est dans ma PAL, il n'arrêtait pas de me dire Lis-moi! Et je me suis donc lancée, et j'en ressors avec du plaisir.

J'ai commencé ma lecture et été un peu dérouté par la construction du récit. Cependant, comme je comprenais que c'était des rêves qui nous étaient transmis, je comprenais que ceux-ci puissent paraître décousus, et j'ai donc continué puisque ces cauchemars m'intriguaient et je me demandais quels liens pouvaient-ils tous avoir.
Plus on avance dans le récit, plus les cauchemars se répètent, et plus ceux-ci deviennent précis et on essaie de trouver les liens qui les unit tous. On se questionne sur quels liens peuvent avoir ces personnages cauchemardesques avec les enfants Guérindel: pourquoi rêvent-ils à ces gens qu'ils ne connaissent pas, et qui sont d'une autre époque?
J'ai aussi aimé que le rêve central, le plus développé, nous fasse voyager avec ces marins à une autre époque, dans les bancs de Terre-Neuve, et nous fasse frémir sur ce qui peut bien se passer dans la cale, avec ce capitaine qui semble être plus près d'un pirate. Bien sûr, certains paraissent peu développés, et nous entraînent moins avec eux, mais je n'ai pas eu de questions sans réponse lorsque j'ai déposé le livre.
J'ai apprécié l'alternance des points de vue qui nous permettent de nous focaliser sur certains personnages à tour de rôle et qui, plus le récit avance, plus ils s'en rajoutent, parsemant des indices sur ce qui unit tous les cauchemars des frères et la crainte de leur mère.
J'ai eu un peu de difficulté avec certains titrages de chapitre puisque ceux-ci portent les noms de différents personnages et à la fin, j'avais parfois l'impression qu'un chapitre était titré d'un nom pour simplement que ce personnage ait son chapitre, puisque je trouvais que le personnage en question n'était pas assez présent dans le chapitre, même du côté des révélations.
Cependant, bien que dans la réalité, les rêves soient confus, non linéaires, l'auteure a réussi à très bien mener cette confusion, à en tirer profit et à construire un récit qui se tient. Et non, le secret n'est pas qu'ils se réveillent à la fin en se disant qu'ils ont rêvé qu'ils rêvaient de faire des cauchemars.
C'est donc une première découverte de l'auteure pour moi, et j'ai bien apprécié ma lecture.


Quelques citations
Il y a toujours quelque chose d’irréel dans la mort. Ceux qui partent nous laissent seuls, encombrés de tout ce qu’on a pas su leur dire.
Cet endroit ressemblait à son rêve. Dans les cauchemars, on est toujours conduit où on ne veut pas aller. Et plus on avance, plus le décor prend la couleur de craintes personnelles et viscérales.  

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