jeudi 12 novembre 2020

l'étoffe du pays

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Feu, tome 4: En 1837, j'avais dix-sept ans 
Auteure : Francine Ouellette
Édition: Libre Expression - 2012 -  538 p. 
Couverture Chantal Boyer 
Historique, littérature québécoise

Présentation: Guillaume Vaillant rêve d'un pays meilleur
+ : recherché
- : centré
Thèmes: éducation, amour, liberté, rébellions patriote



Pourquoi ce livre
Parce qu'il y a quelques années, j'avais repéré ce titre à cause de l'indication En 1837. Mais, j'ai dû lire les autres tomes auparavant, qui est presqu'un peu devenu ma lecture annuelle du défi Québec en novembre depuis que j'y participe. 

Défi 2020
Cette année, il y a des catégories, et ce titre, je le case dans Nos joies répétitives. Pi on parle de patriotes, donc, aussi dans L'Amérique pleure, et vu qu'on parle d'un livre interdit aussi, «J'aurais voulu être un artiste»

Mon avis
Bon, c'est En 1837 qui avait attiré au départ, donc, c'était la thématique des patriotes qui m'attiraient et cela fait que j'ai eu un peu de difficulté avec la première partie, car j'ai trouvé qu'il était long avant qu'on arrive à 1837 dans cette brique. Cependant, je comprends que la première partie permettait de comprendre mieux d'où venait ce besoin de liberté, et le lien avec l'éducation que le personnage principal voit, de par l'instruction qu'il réussit à suivre, en dernier de la famille. 
Et même si cela m'a pris du temps à m'en rendre compte, je crois que le fait que ce soit centré sur Guillaume a fait que je ne réussissais pas à m'imprégner totalement de l'histoire, et je crois que cela a desservi l'histoire. De plus, je trouvais aussi que certains personnages secondaires avaient un lien trop ténu avec Guillaume pour réussir à s'y intéresser. Mais heureusement, plusieurs de ces liens deviennent plus forts au fil de la lecture, ce qui m'a permis de l'apprécier. 
En plus de ces liens plus forts, j'ai aussi apprécié voir la vie de l'époque, cette contrebande de ces patriotes qui écoulent l'étoffe du pays pour contester contre l'élite. J'ai grandement apprécié le fait que Guillaume ait le livre de Lamennais, interdit, et que des passages soient insérés dans l'histoire où Guillaume fait des liens avec sa réalité, avec ses idéologies. J'ai aussi aimé que Guillaume soit confronté dans son entourage proche à des idées contraires, plus ou moins éloignées. Et bien entendu, il y en a des similaires, mais pour celles-ci, je regrette que je ne connaissais pas assez certains noms de l'Histoire que j'ai remarqué dans les personnages historiques à la toute fin de l'Histoire. Peut-être que de m'être rappelée auparavant qu'ils étaient des personnages réels n'auraient pas nui au fait que la distance que je sentais aurait été moindre, car j'aurais compris que l'auteure n'aurait pu leur prêter d'actions qu'elles ne pouvaient réellement leur attribuer. Un peu comme le fait que je ne me rappelais pas des 92 résolutions, mea culpa, montrent que mon souvenir de cet épisode historique est très faible, mais juste leur mention me rappelait tout de même certains points. 
Aussi, j'ai été surprise de voir la place accordée dans ce titre aux Amérindiens, mais cela ne m'a aucunement déplu. J'ai d'ailleurs aimé voir à nouveau des réflexions sur le rapport à la nature que ceux-ci entretiennent, et comment l'auteure les a reliés à Guillaume et aux tomes précédents. 
Donc, je suis mitigée pour une appréciation totale puisque j'ai trouvé la première partie un peu longuette, mais je comprends que celle-ci avait son importance pour la suite. Et puisqu'encore une fois, on peut voir, je crois, un bon travail de recherche, cela fait que le personnage fictif de Guillaume est très crédible et que j'ai pu apprécier lire ce tome et en apprendre plus sur cette rébellion. Bref, je considère que c'est un bon roman historique que vous pouvez découvrir si vous le souhaitez! 

Quelques citations

d'autres mots qui lui disaient trop, tels «tyran» et «guerre», et ce mot sacré que la plupart du temps on enferme en soi: «liberté».

Ils ont sur lui un pouvoir absolu que Dieu leur a donné. Il n'y comprend rien, mais c'est ainsi puisque la Robe-Noire l'a dit. 

Y m'a dit itou que le fusil fait jamais rien réglé, pis que ceux qui nous disent de le prendre ou ben qui décident qu'on va le prendre, ceux-là le prennent rarement eux-mêmes... 

Contre l'ordre établi, quoi! Comme avant, quand le meunier et sa famille étaient tenus en estime par la population et la classe dirigeante. 

Son regard est happé par deux mots en titre d'ouverture: AU PEUPLE. Il referme aussitôt le livre, le souffle coupé par la surprise. A-t-il bien lu? Est-ce possible qu'un livre s'adresse au peuple? Quoi donc? Un homme de grande instruction, un prêtre, se serait soucié des petites gens? 

À quoi riment leur combat pour la liberté s'ils briment celle de ces gens? 

Elle est une mère. Une mère qui, comme toutes les mères, redoute le son des canons. 

Ce simple bout de papier prévaut sur l'occupation millénaire des lieux et sur les traités conclus par les wampums. Il permet d'effacer tous les droits de l'Homme-Rouge en même temps que toutes les promesses qui lui ont été faites par le passé. 

Allait-il donc bûcher jusqu'à la source de la rivière tant qu'il y aurait du pin à se mettre sous la hache? 

Des sujets indigents de qui ils réclament l'aide pour étouffer la révolte des serviteurs, ces oiseaux noirs qui viennent d'obscurcir le ciel d'automne et qui peuvent les conduire en enfer. 

Les écoles de la Chambre d'assemblée où l'on apprenait au peuple à lire, à écrire et à compter. Où on lui apprenait les mots qui forgent la pensée et qui l'expriment. Les mots qui sont porteurs d'une vision. D'un rêve collectif. D'une espérance. Où on lui apprenait les chiffres, indispensables au commerce et aux entreprises. Les chiffres qui ne doivent pas demeurer l'apanage d'une poignée pour exploiter la masse. Enfin, où l'on apprenait aux enfants du peuple à devenir des citoyens. 

- Et si on attaque son fils en train d'écouler l'étoffe? 
- Alors, cet homme cessera de fabriquer l'étoffe.

Pour ce dernier, la forêt n'est pas une mère nourricière, mais simplement une source de richesse. 

Parce que je participe à quelques challenges

 


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