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Auteur : Margaret Atwood
Édition: Robert Lafont - 2019 - 532 p. - traduction de Michèle Albaret-Maatsch
Original: The Testaments, 2019
Couverture :
Science-fiction, littérature canadienne
Présentation: Qu'est-il advenu de
+ : ryhtme
- : clivage
Thèmes: régime totalitaire, mariage forcé, rôle de la femme, suicide, conditionnement
Parce qu'à la bibliothèque, je l'ai lors de la réouverture avant la fermeture pour les vacances, et que même si j'avais peur que ça surfe sur le succès de l'adaptation, j'ai demandé à le prendre pour le lire!
Cette année, il y a des catégories, et ce titre, je le case dans, vous vous en doutez, Balade à Toronto!
Bonne nouvelle! ça ne fait pas que surfer sur le succès, ce qui fait que j'ai bien aimé découvrir cette histoire, même si le style est bien différent dans ce tome. Cela donne un certain clivage avec le style beaucoup plus dense de La servante écarlate. Au début, je me demandais si ce n'était pas la traduction qui me donnait cette impression-là, mais au fil de ma lecture, j'ai vu que ce nouveau rythme convenait bien à ces témoignages, donnant un souffle différent à l'histoire.
Ma vie aurait pu être très différente. Si seulement j’avais regardé autour de moi, cherché à avoir une vision globale. Si seulement j’avais bouclé mes bagages en temps et en heure, comme certaines, et quitté le pays — ce pays que sottement je croyais encore être celui qui avait été le mien pendant si longtemps.
De tels regrets ne servent à rien J’ai fait des choix et, après, j’en ai eu moins. Deux routes divergeaient dans un bois jaunissant, et j’ai pris la plus fréquentée. Elle était jonchée de cadavres, comme le sont de telles routes. Mais, tu l’auras remarqué, le mien n’y est pas encore.
Dans mon pays disparu, les choses avaient dégringolé en spirale pendant des années. Inondations, incendies, tornades, ouragans, sécheresses, pénuries d’esau, tremblements de terre. Trop de ceci,, pas assez de cel. La décrépitude des infrastructures — pourquoi personne n’avait démantelé ces fichus réacteurs nucléaires avant qu’il ne soit trop tard? L’effondrement de l’économie, le chômage, la dénatalité.
Les gens ont commencé par avoir peur. Après, ils se sont fâchés.
Absence de solutions viables. Besoin d’avoir un coupable.
Pourquoi ai-je imaginé que rien ne changerait? Parce que ça faisait longtemps qu’on entendait ça je suppose. On ne croit pas que le ciel est en train de tomber tant qu’on n’en a pas pris un bout sur le crâne. (je mets l'emphase car on est en 2020!)
J’essaie d’assortir responsabilités et qualifications. C’est préférable, et je suis vraiment partisane du mieux. À défaut du parfait.
Car c’est ainsi que nous vivons à présent.
Mais, bon, peut-être que pour elle c’était naturel. Peut-être qu’elle connaissait rien d’autre.
On est tendus au maximum, tous autant qu’on est; on vibre, on tremble, on est perpétuellement sur le qui-vive. On parlait autrefois de règne de la terreur, mais la terreur ne règne pas, pas vraiment. Elle paralyse au contraire. D’où cette douceur anormale.
Personne ne veut mourir, m’a répondu Becka. Simplement, il y a des gens qui refusent de vivre selon les normes imposées.
Suis-je capable de pareille duplicité? Pourrais-je trahir autant? Se pourrait-il que je faiblisse alors que, armée de ma réserve de cordite, j’ai tant sapé les fondations de Galaad? Je suis humaine, c’est donc tout à fait possible.
[…]
Je balance, je balance.
Comment ai-je pu me comporter aussi mal, aussi cruellement, aussi stupidement? te demanderas-tu. Toi, tu n’aurais jamais fait ça! Mai toi, tu n’auras jamais à le faire.
— Je compte sur votre discétion. Je suis entre vos mains, chère Tante Lydia», a-t-il conclu en se levant.C’est bien vrai, ai-je songé. Et une main a tôt fait de devenir… un poing.
Il nous faut garder présentes à l’esprit les pages noires du passé afin de ne plus jamais les revivre.
Je ne vous dis pas si ce passage parle du passé de Gilead ou de la société occidentale, vous devrez le découvrir de vous-même si vous le souhaitez, surtout qu'à nouveau, grâce à son dernier chapitre, Atwood nous rappelle un peu que
Une fois qu’une histoire qu’on croyait vraie se révèle fausse, on doute de toutes les autres.
D'autres citations
Mais on ne peut fermer les yeux sur un péché pour la simple raison que le pécheur excelle dans sa partie.
C’est préférable: si je m’autorisais à vivre, je cracherais trop de vérités. […]
[…]Essaie de ne pas penser trop de mal de moi, ou pas plus que moi.
Si utile, Bébé Nicole: elle soulève les fidèles, attise la haine envers nos ennemis, témoigne des possibles trahisons au sein de Galaad, ainsi que de la duplicité et de la fourberie des Servantes, auxquelles on ne peut jamais faire confiance.
Trop bien pour être vraie, songerai-je. Trop bien pour cette terre. Bien, sois mon mal.
Les Fondatrices et les Tantes les plus âgées étaient des coriaces. Elles avaient été formées à une époque antérieure à Galaad, elles avaient vécu des conflits qui nous avaient été épargnés, et ces conflits avaient broyé la gentillesse qui avait peut-être préexisté en elles. Nous, en revanche, n’avions pas eu à subir pareilles épreuves, ni à nous confronter à la brutalité des gens en général. Nous avions été protégées. Nous étions les bénéficiaires des sacrifices consentis par nos aïeux. On nous le rappelait constamment en nous ordonnant de nous montrer reconnaissantes. Mais il est difficile de l’être quand on ignore totalement ce à quoi on a échappé. Malheureusement, nous ne mesurions pas pleinement à quel point les représentantes de la génération de Tante Lydia s’étaient endurcies à l’épreuve du feu. Elles avaient une dureté qui nous manquait.
La vérité cause parfois beaucoup de problèmes à ceux qui ne sont pas censés la connaître.
Lire une image? Comment on fait? Les images, ce n’est pas de l’écriture.
Parce que je participe à quelques challenges
Adaptations
Chronique rédigée, possiblement pour la journée Canada, pour(oui, le titre a été lu en août!)
J'avais préféré La servante écarlate, mais il fait réfléchir aussi!
RépondreSupprimerQu'est-ce qui fait que tu l'avais préféré?
SupprimerPour moi c'est surtout une fanfiction de la série télé et presque un roman ado dans le style. Mais j'ai beaucoup aimé quand même, notamment tous les passages sur Tante Lydia qui montrent une image toujours aussi glaçante de Gilead. Mais les points de vue des deux jeunes filles est intéressant aussi. Bref, je ne suis pas sûre que ce roman était nécessaire mais je suis contente que l'autrice l'ai écrit :) Et je te souhaite une très bonne année.
RépondreSupprimerJe ne connais pas bien les fanfictions, mais dans mon idée, c'est des fans d'un univers qui écrivent, et non l'auteur original. Et si je ne me trompe pas, Atwood avait également participé à l'écriture de la série, donc je crois que c'est l'évolution qu'elle imaginait. Mais je suis d'accord que le style est plus ado, comme nos deux jeunes filles ;) Merci pour les voeux, à toi aussi!
SupprimerOui c'est tout à a fait la définition de la fanfiction, c'est pour cela que j'emploie ce terme à dessin. J'ai parfois eu l'impression que c'était une fan qui écrivait une fanfiction et pas l'autrice qui écrivait la suite de son roman :)
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