mardi 2 avril 2019

Pause de frénésie

Voilà, cela fait un moment que je veux rédiger cet article. Et c'est là que je m'y lance, et comme, malgré le temps qui a passé, je n'ai pas fait de plan, ça risque d'être décousu. Tant pis, je me lance.
De quoi vais-je vous parler, vous dites-vous. Mystère, mais pas pour longtemps. L'idée m'est venue après la lecture, entre autres, de L'acceptation radicale et des 7 tremplins du succès qui m'ont semblé refléter la même idée. Je n'ai pas les livres avec moi pour voir d'où viennent les idées, et si j'utilise les bonnes expressions. Vous devinez sans doute par les titres qu'il s'agit de livres de développement personnel, et j'avoue que souvent, j'ai de la difficulté avec ces types de livres. Je croyais que c'était parce que depuis longtemps, je m'intéressais à la psychologie, mais je ne trouvais pas que cela convenait comme raison.

Et c'est en réalisant qu'avec des phrases qu'on prend le temps de répéter telles que Excuse-moi, pardon, je t'aime et le fait de s'arrêter pour accepter, plutôt relativiser, ce qui se passe que j'ai commencé à voir un lien. De plus, faisant plusieurs challenges, il m'arrive souvent d'avoir l'impression que plusieurs ne prennent pas le temps de lire les règles(attention, je ne suis pas toujours parfaite à ce niveau), emportés par la frénésie de leur vie, ce rythme effréné qui nous est imposé. Tout ça combiner avec une recrudescence de la méditation, du yoga. Mais est-ce vraiment une recrudescence?

Car oui, vous avez vu les mots temps, arrêt, bref, le fait de prendre une pause. C'est probablement pour cela que j'ai un peu de difficulté avec toute cette nouvelle mode, car j'ai toujours aimé m'arrêter, et ai toujours considéré qu'on ne courait pas le marathon en sprintant. Le sprint, oui, ça peut être bien dans les situations d'urgence, mais sur le long terme, c'est brûlant.

C'est là que je me dis que le minimalisme est peut-être le retour d'ascenseur d'enfin prendre une pause de tous ces sprints, d'arrêter de s'imposer des choses qui au final ne nous apportent pas grand chose, et crée plutôt plus de stress. Bien sûr, c'est plus facile à dire qu'à faire. Et c'est là que je me dis que la médiation, le yoga, sont justement des formes de pause qui, à l'instar de nos ancêtres qui faisaient leurs prières, permettaient de s'arrêter.

Ce besoin de pause, de souffler m'a semblé revenir souvenir dans les développement personnel lus à présent. Et c'est peut-être cela plus que la psychologie qui fait que je n'adhère jamais à 100%, car à mon avis ce n'est que le gros bon sens. Peut-être étais-je trop mouton noir puisque, même quand j'étais jeune, je considérais qu'il ne servait à rien de s'acharner à étudier trop longuement (d'ailleurs, mouton noir et étude vont peut-être être de futurs sujets de cette nouvelle zone de réflexion), et j'aimais toujours faire des pauses, que ce soit en allant prendre une marche, en me posant avec un bon livre sans objectif, ou simplement en m'allongeant pour écouter de la musique. Et peut-être que mon côté mouton noir faisait que je n'avais pas peur de refuser certaines choses quand je sentais le besoin d'une pause.

Bien sûr, je n'ai pas été toujours parfaite là-dessus, mais je considère encore qu'il faut savoir s'arrêter et que ces pauses sont d'autant plus nécessaires dans un monde où on s'impose un rythme effréné. D'ailleurs, prenez un instant pour souffler et contempler ce qui s'offre à vous.

crédit: isallysun 
Et je suis curieuse de savoir quelles sont vos réflexions sur ces pauses, ce que vous voyez comme lien avec la société qui vous entoure. Quels sont les moyens que vous prenez pour parvenir à vous arrêter? Au plaisir de vous lire.

survivre aux brutalités que la vie nous inflige

Toutes les fois où je ne suis pas morte 
Auteure : Geneviève Lefebvre
Couverture : Alex Pérez de Leon
Édition: Libre Expression - 2017 - 319 p.
Littérature contemporaine, littérature québécoise

Présentation: Catherine part à Bruxelles peu après les attentats de Paris rejoindre son amant, et ses désillusions lui font nous plonger dans son histoire, tout en rencontrant d'autres personnages.
+ : style
- : liens
Thèmes: amour, abandon, souvenir



Pourquoi ce livre
Parce que le résumé avait capté mon attention en librairie, et je l'ai sorti puisque je devais encore lire un titre avec le champ lexical de la mort.
Mon avis
J'avoue qu'après avoir tourné la dernière page, je ne savais pas quoi mettre comme présentation pour le récit, car j'avoue que je ne savais pas trop comment le résumer. Et c'est aussi ainsi pour mon avis, car bien que lu aisément, il m'a semblé manqué un morceau.
Tout d'abord, je trouve que ce livre parle de la vie, de ce qui se passe quand tout s'écroule autour.
On croit que la vie nous est acquise. Qu'on peut la maltraiter, l'ignorer, la négliger, la laisser sur le bord du chemin comme une chienne qu'on abandonne, comme une femme à qui on ne fait plus de compliment. On sort d'un oiseau de métal qui pèse des tonnes, qui a réussi à prendre le ciel, à traverser l'Atlantique, à se poser sans se fracasser, et qu'on ne dit pas merci, Non, on grogne, maussade, parce que la dame sardine devant nous a du mal à sortir du piège de samba.
On est cons.
Sans lui, je serais morte. Au fond, c'est le seul homme à m'avoir sauvé la vie. Pour le remercier, j'avais tué ma fille.
Pardon.  
Entremêlé avec de l'amour, les souvenirs qui y sont reliés et les désirs.
Quand tout tombe, les mondes et les bombes, quel refuge reste-t-il à part l'amour?
Rien.
Aimer, être aimé, c'est le seul refuge, l'unique mesure de sécurité, le seul endroit qui vaille la peine de braver tous les niveaux d'alerte. 
Oui, dur d'expliquer, car on suit Catherine, on voit ses émotions aussi, ses réflexions tout le long du récit. On se demande comment cela évoluera, mais je vous l'ai dit, j'ai l'impression qu'il manquait un gros morceau, car bien qu'on ait vu comment Malik était indirectement relié à Catherine au final, je ne sais pas trop où l'auteure voulait nous mener au final. Peut-être n'ai-je pas bien compris la fin, mais je ressors avec une sensation qu'il me manque un lien pour avoir pleinement apprécié ma lecture.

Au moment d'écrire ma chronique, j'ai à nouveau regardé la 4e de couverture, et il y est indiqué style incisif et provocateur, et je dois dire que c'est surtout ce côté qui m'a plu dans le récit, ce style incisif qui nous plonge dans nos retranchements. J'ai aussi apprécié la façon dont la romancière avait d'intégrer certaines expressions vues et revues, en y appliquant son style.
Je n'en pouvais plus de tous ces oeufs sur lesquels il me fallait marcher sans fendre les coquilles.
Le nid des djihadistes, avait décrété un expert international en terrorisme, le sourcil sentencieux, le verbe catégorique, et le nez poudré pour la télé. Il avait prononcé tous les mots attendus, utilisé le bon vocabulaire. C'était la faute au chômage, au désoeuvrement, au racisme. L'Europe ne savait pas y faire avec ses nouveaux arrivants, elle n'arrivait pas à surmonter son attitude coloniale, avait-il ajouté, lui-même impérial. Devant lui, l'animatrice éblouie de tant de précieuses leçons de morale avait hoché la tête avec émotion. Oui, c'était la faute au racisme, voyez comme c'est vilain, le racisme, un bubon plein de pus, si commode pour la speakerine conscientisée et l'expert avisé.
Ce qui ne les avait pas empêchés de qualifier Molenbeek de « nid » toutes les trois secondes, comme s'il s'agissait d'une infestation de vermine qu'il fallait passer aux lance-flammes.
Bref, même si j'ai bien apprécié suivre Catherine, ses pensées, sa vie, j'ai l'impression qu'il manque quelque chose pour la lier véritablement à certains personnages. Vous pouvez voir si vous aurez un avis différent.

Quelques citations
Ta mort a été la fin de nous, de ton père et moi. Tu as emporté notre amour avec ta vie, tu t'es sauvée avec notre plus précieux butin, nous laissant exsangues et dévastés, orphelins de toi. Et cette fois là non plus, à mon grand désespoir, si grand que j'en étais incapable de pleurer, incapable de parler, je n'en suis pas morte.
J'aurais voulu en mourir pourtant. J'aurais dû en mourir.
Et puis, tu es moins beau que lui, tout le monde s'en fout des beaux gosses, ce qu'ils aiment, les gens, c'est des histoires avec des hommes pleins des cicatrices. Ce n'est pas le mal qui les intéresse, c'est la guérison. Ils veulent savoir comment font les autres pour survivre aux brutalités que la vie nous inflige. 

Parce que je participe à quelques challenges

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