mercredi 31 octobre 2018

C'est enfin novembre!


Voilà, je voulais publier cet article quelques heures plus tôt, mais j'ai eu une fatigue dernièrement. Du coup, je suis arrivée chez moi plein de bonne volonté, mais j'ai plutôt jouer un petit peu avec ma tablette graphique reçue dernièrement, ce qui me permet de vous souhaiter une Joyeuse Halloween!

Vous voyez que je ne maîtrise pas! Certaines auront sans doute remarqué le bleu au milieu, la répartition des éléments et se souviendront probablement d'un billet où je vous présentais ma participation à un certain challenge - après avoir oublié de le mentionner dans le billet Jamais assez de challenges! Mais je vous disais qu'il n'était pas question de l'oublier puisque je me réservais des chroniques pour novembre pour ce challenge. Oui, il s'agit bien de

qui est maintenant officiellement lancé (c'est déjà novembre sur la majorité de la planète!)

Au 5 octobre, j'avais déjà rédigé 9 chroniques en prévision du challenge pour faire rayonner cette littérature qui m'est chère. Dans mon billet où je disais qu'il manquait le plus important, je vous disais que je prévoyais entre autres La jeunesse en feu. Bonne nouvelle, vous n'aurez pas à patienter trop longtemps puisqu'elle sera publiée assez rapidement, car j'ai tenté le mieux que possible de mettre mes chroniques près des thématiques/lectures communes prévues.

L'an dernier, je crois que j'avais réussi à passer sur tous les billets signalés/répertoriés. Réussirai-je encore? J'en doute, car si je me fie à l'activité qui s'est passé en octobre sur le groupe Facebook, il va y en avoir des chroniques qui feront à nouveau exploser nos wishes. Pour ma part, pour l'instant, je n'ai que mentionné sur le groupe celles qui sont affiliés aux diverses thématiques afin de garder un peu de surprises pour les autres participantes. Et parmi celles signalées, certaines ne sont pas encore lues, mais j'escompte bien participer aux LC* sur Dany Laferrière avec Chronique d'une dérive douce, sur la littérature classique québécoise (probablement avec Jacques Poulin pour ma part) et sur les livres de BQ (bibliothèque québécoise) avec La petite et le vieux de Marie-Renée Lavoie que j'ai repéré l'an dernier. Et dans ma PAL de novembre, j'ai aussi 3 ou 4 autres titres que j'espère lire pour le challenge. Aurai-je le temps de tout lire, de tout chroniquer? J'en doute. Mais je prendrai plaisir à lire québécois.
*Les LCs sont facultatives! Elles font grimper vos wishlist!

Repérai-je plus de 20 titres dans le cadre du challenge? Peut-être, on verra bien. Je sais déjà que certains titres m'intriguent et j'irai donc voir les chroniques avec plaisir pour essayer de me faire une meilleure idée à savoir si je me laisserai tenter. J'espère aussi faire des découvertes culturelles puisque l'an dernier, les participantes européennes m'ont appris des choses, oui, oui, sur ma propre culture!

Si je ne parviens pas à vous convaincre par mes billets, je ne doute pas que d'autres participants vous convaincront sans doute. La littérature québécoise est vaste, riche et superbe, que chacun puisse y trouver son compte. Et si vous n'aimez pas lire, il y aura sans doute des billets culturels qui vous permettront de découvrir notre culture.

Et avant de terminer ce billet, je tiens à remercier yueyin et karine:) qui sont de superbes organisatrices pour ce challenge et font depuis quelques années déjà un travail de titan. Merci les filles pour l'organisation.

Maintenant, venez nous rejoindre. :)  Bon challenge!

jeudi 18 octobre 2018

«instruments majeurs de la stabilité sociale»

Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley (Brave New World, 1932)
Science-fiction, littérature britannique
Pocket, 2013, 319 pages
Illustration de la couverture: Arnaud Crémet  
 Traduction: Jules Castier
+ : visionnaire              
- : lenteur
Thèmes: eugénisme, conditionnement
Présentation: Les humains sont maintenant contrôlés génétiquement dans un monde où doit régner la consommation, le sexe sans passion amoureuse et le soma pour s'évader.

Comment débuter cette chronique sur ce titre. Un peu dur. Sans que ce soit un coup de cœur, je peux vous dire que j'ai dû corner près du tiers des pages pour les passages marquants. Peut-être n'ai-je pas eu de coup de cœur à cause d'idées véhiculées et que cela met donc une distance pour qu'on s'identifie pleinement aux personnages, heureusement.

Anecdotes

Pendant que je vous écrivais ma présentation, lorsque j'ai tapé le soma pour s'évader, l'autocorrecteur m'avait transformé cela en le coma pour s'évader. Ça porte à réfléchir...

Je me disais que ce serait parfait de l'inscrire dans mon planning d'octobre puisque j'avais vu sur Livraddict qu'il était américain et que ce serait parfait dans mon planning des continents alternés pour licorne... Mais bon, lorsque j'ai lu la préface, j'ai rapidement compris qu'il n'était pas américain, et ai donc regardé si c'était le cas d'une double nationalité: ça m'a permis d'apprendre que l'auteur britannique avait voyagé aux States, en Inde avant d'écrire ce livre en France, et avant d'aller s'installer aux États-Unis. Mais je n'ai pas trouvé d'endroit qui me mentionne de nationalité autre que britannique. Donc, les points supplémentaires, ce ne sera pas pour ce niveau de SFFF :(

Ma lecture de l'œuvre

Depuis longtemps dans ma wish dans ma tête, c'est en juin que je me le suis procuré, me disant que j'aimerais bien le lire dans le cadre du challenge Littérature de l'imaginaire puisque je fais partie des néophytes (ou quasi) de ces genres et que je voulais aussi découvrir certains auteurs incontournables. Et je me disais que je voulais le lire d'ici la fin de l'année, puisqu'avec ce titre, c'est intrigant. Et lorsque j'ai enfin pu m'inscrire au challenge de la Licorne, et vu qu'on pouvait proposer des LCs pour avoir plus de points, j'ai mentionné ce livre, et la_lectrice_ananas, adepte de SFFF, s'est proposée pour me joindre dans l'aventure. En regardant quand j'aimerais le lire, je me rendais compte que c'était en octobre pour Objectif du mois. 
Du coup, récemment, nous nous sommes lancés dans le récit et avons échangé nos impressions au fil de la lecture. J'ai apprécié lire ce titre en échangeant puisque nous avons pu échangé sur nos façons de saisir certains passages, bien que nous ayons eu des avis similaires, nous avons parfois compris certaines choses différemment et la_lectrice_ananas m'a permis de voir, lorsque je me posais des questions sur un élément entre autres, que j'avais probablement zappé une information. En tout cas, je ne l'avais pas retenu.

De plus, lorsque je me demandais si j'avais bien saisi une certaine information puisque j'ai trouvé certains faits évacués rapidement quand à certains sorts, j'ai été voir la partie résumé sur wikipedia et j'ai pu remarqué que plein de références m'ont échappé pendant ma lecture puisque, même si j'avais repéré certains noms de l'histoire, il y en avait bien d'autres. Je regrettais déjà de ne pas avoir une connaissance approfondie de Shakespeare puisque celui-ci est cité à plusieurs reprises. Bien que mon édition mettait les traductions en notes pour qu'on puisse voir l'oralité, la sonorité qui est impossible à reproduire entièrement dans une traduction, je trouvais que ces notes ne m'apportaient rien de plus, puisque bien que j'aille lu certaines œuvres, on dirait que celles-ci ne m'ont pas marqué. Donc, j'ai peut-être manqué certaines allusions et manqué de faire des liens, car dans sa préface l'auteur nous avise qu'il faut avoir une bonne culture pour saisir l'œuvre. Cependant, j'ai pu en remarquer certaines telles que Lénine, Freud, Marx, Darwin, le conditionnement, la relation envers nos mères de Freud, si ma mémoire est bonne Pavlov. Et d'autres encore sans doute. Par exemple, en revoyant Ford mentionné sur wikipédia, je ne suis pas certaine si j'avais bien fait le lien puisqu'il ne m'a pas resté à l'esprit tout le long du récit, mais peut-être l'ai-je fait à un moment si ça parlait de production en chaîne. D'ailleurs, parlant de culture, afin de faire une recherche sur le mot somatique pendant que je rédige ma chronique, cela me mène au mot soma : 
  • Boisson sacrificielle dont l'usage était courant d'après les Veda. (Elle était fabriquée à partir du jus d'une plante ou d'un champignon inconnu. Elle semble avoir eu un fort effet hallucinogène.)
Bien que je trouvais que ça me faisait penser aux antidépresseurs que certains se font prescrire comme si ça pouvait tout régler, à un abus de drogues également, j'ignorais l'existence de cette ancienne boisson. Cependant, cette panoplie de références ne m'a pas empêché d'apprécier ma lecture et de repérer bien des passages sur ces références, également entre autres un possible parallèle avec la religion (Notre Ford -> N.F. / Notre Lord) et je considère d'après moi qu'il est impossible que vous ne possédiez aucune référence pour voir les effets qu'à cette société où tout est contrôlée. Mais, je sais que lorsque je le relirai à la retraite, il va falloir que je relise Shakespeare, mes notes de psychologie, que je regarde plus en profondeur certains personnages de l'histoire.

Aussi, lorsque je mentionnais que j'allais entamer la lecture sur l@, je disais
Mais ce qui me fait peur, c'est que lors de la republication après la WWII, l'auteur écrivait dans sa préface: «Aujourd'hui, il semble pratiquement possible que cette horreur puisse s'être abattue sur nous dans le délai d'un siècle.» et avec ce qu'il dit sur le totalitarisme, la science dans son préface et ce que je vois du monde côté politique, ça commence à me faire peur
et j'avoue que ça me faisait peur pendant la lecture la télévision, mais après vérification ça existait déjà ce concept avant la publication. Mais j'ai tout de même pu repérer le côté visionnaire avec ces sports qui ne sont utiles que s'ils ont plus d'accessoires que ceux qui existent déjà, le cinéma sentant - qui me fait penser au cinéma que je crois qui s'appelle cinéma 4d et à la réalité virtuelle - ainsi que le total contrôle génétique en créant des castes avec l'absence de père et de mère, puisqu'on clone maintenant et qu'il s'exerce déjà des contrôles génétiques - d'ailleurs, je lisais parallèlement Ma vie pour la tienne où Anna est une enfant qui a été contrôlée génétiquement. Bref, ça fait grandement réfléchir à l'évolution de la société, au conditionnement >lavage de cerveau et à ce que l'on désire réellement comme humain. Pour ma part, j'ai lu ce titre au moment où, au Québec, notre gouvernement nouvellement élu a comme première action que les fonctionnaires et autres employés de l'État devront démissionner s'ils veulent continuer à porter leurs voiles au travail, et où le gouvernement fédéral légalise le pot. Bref...

De plus, j'ai apprécié de voir l'impact de l'eugénisme dans cette société, sur le fait que chaque caste a des attentes et est conditionné différemment pour diverses buts. J'ai trouvé que cela enlevait beaucoup de personnalité aux personnages dans leur univers puisque ceux-ci ne font presque suivre ce pour quoi ils ont été conditionnés. D'ailleurs, pour Bernard, le mouton noir de cette société, celui-ci mentionne son moi à quelques reprises, ce qui m'a semblé lui donner plus de conscience dans cette société.

Malgré tout, j'ai trouvé que ce n'était pas l'histoire avec le plus de rebondissements. C'est plutôt descriptif sur les actions, les façons d'organiser cette société, mais c'est intéressant de voir comment tout cela est construit. J'ai trouvé que certains rebondissements, certaines décisions étaient expédiées rapidement. Je pense entre autres à un personnage qui a changé d'attitude lors d'un retour à une certaine réalité, comme si celui-ci avait vécu un événement perturbateur entraînant ce changement, mais je n'ai pas eu ma réponse en refermant le livre. Peut-être lors des corrections, le passage en question qui nous ferait comprendre ce changement a-t-il été évacué, je n'en sais rien.

Même si je considère pour ma part qu'il faut être bien concentrée (la_lectrice_ananas n'avait pas ce ressenti - peut-être étais-je dans une période trop fatiguée), je n'ai pas trouvé que l'amas de connaissances donnait de la lourdeur au récit, ni que l'auteur le faisait sur un ton moralisateur. Bien que lent, j'ai trouvé cela agréable comme style.

Bref, je ne crois pas qu'on puisse sortir de cette lecture en y ayant été insensible, cette lecture porte à réfléchir et ce titre mérite bien sa place dans les livres à avoir lu au moins une fois dans sa vie.

Quelques citations
Les jours passèrent. Le succès monta à la tête de Bernard comme un vin mousseux, et au cours de l'opération le réconcilia complètement (comme doit le faire tout mon produit grisant) avec un monde que, jusque-là, il avait trouvé fort peu satisfaisant. Pour autant qu'il reconnaissait son importance à lui, Bernard, l'ordre des choses était bon. Mais, bien que réconcilié par son succès, il refusa cependant de renoncer au privilège de critiquer cet ordre. Car le fait de critiquer rehaussait chez lui le sentiment de son importance, lui donnait l'impression d'être plus grand. 
Ce qui était encore pire à considérer la chose sous un certain angle. Ceux qui avaient de bonnes intentions se conduisaient de la même manière que ceux qui en avaient de mauvaises. 
Tel est le but de tout conditionnement: faire aimer aux gens la destination sociale à laquelle ils ne peuvent échapper
Parce que je participe à quelques challenges




lundi 15 octobre 2018

« - Je ne pouvais pas la sauver. »

Ma vie pour la tienne de Jodi Picoult
Drame, contemporaine, littérature américaine
Club France Loisirs, 2005, 586 pages (My Sister's Keeper, 2004)
Couverture: Getty Images / Jerome Tisne
Traduction: Irène Barki
+ : émotion
- : Kate
Thèmes: don d'organes, leucémie, éthique, justice
Présentation: Anna, jeune adolescente, intente un procès à ses parents puisqu'elle ne veut plus être donneuse pour sa sœur Kate, atteinte de leucémie.

Ayant vu et revu le film - et bien pleuré - il y a quelques années, je me promets depuis toujours de lire ce titre. C'est maintenant chose faite, et j'ai bien apprécié redécouvrir cette histoire, un peu différente.

Si vous connaissez l'histoire, vous avez sans doute été surpris de voir Kate dans mon point négatif. En fait, ce n'est pas le personnage qui m'a déplu, car on ne peut qu'à nouveau s'attacher à cette fille leucémique. C'est juste que celle-ci n'a pas sa voix dans le roman, bien qu'on voit tous les autres personnages de sa famille immédiate parler à tour de rôle, ainsi que son avocat et une autre personne qui arrive un peu plus tard. C'est donc que je trouve que l'absence du point de vue de Kate est un gros manque au récit. Je serais bien curieuse de savoir ce qui a motivé l'auteure à prendre cette décision.

Cependant, je réalise aussi que cette décision a sans doute permis de donner plus d'importance au père et au frère, dont pour ce dernier, j'avais même presqu'oublié son existence. J'ai aimé que les parties centrées sur le frère nous permettent de voir sa détresse. On voudrait pouvoir le réconforter lui également.

De plus, concernant Sara, la mère, j'ai aimé que dans les passages à partir de son point de vue, on la voit de la naissance de Kate jusqu'aux instants où se situe le roman. On voit donc aussi un peu les angoisses qu'elle avait face à ses décisions, ses espoirs aussi.

J'ai donc aimé voir la construction en roman choral. J'ai aussi aimé qu'il y ait aussi une part d'intrigue sur le passé de l'avocat. C'est donc un style et une construction que j'ai apprécié.

J'ai aussi apprécié les différents personnages, voir leurs questionnements, se demander ce qui est juste, ce qui est bien, ce qui devrait être fait, quelle est la meilleure décision à prendre. Aussi, peut-être était-ce parce que je connaissais déjà l'histoire, mais j'ai trouvé ma lecture moins poignante que ce à quoi je m'attendais. J'ai trouvé que c'était plus une histoire de questionnement éthique. Malgré tout, sans tomber dans le mélodrame, ces questionnements éthiques soulèvent bien des émotions, nous prennent aux tripes. Oui, j'ai encore braillé. Donc, oui, les émotions sont bien présentes tout au long du récit, que ce soit la colère, la peine, voire même le rire.

Bref, vous comprenez donc que j'ai grandement apprécié ma lecture grâce à la construction du récit, aux thématiques et aux émotions que cela entraîne. Je ne peux que vous la conseiller.

Quelques citations
Comment quelqu'un en arrive-t-il à penser que s'il ne peut pas secourir, il doit détruire?
J'ai prié, supplié et souhaité être malade à sa place, par une sorte de pacte faussiez avec le diable, mais ce n'est pas ainsi que cela s'est passé. 
Là, mes filles s'écroulent dans les bras l'une de l'autre, hystériques. Elles rient au point de ne pas pouvoir prendre leur respiration. Elles rient jusqu'à ce qu'elles pleurent. 
J'aimerais disparaître de la chambre comme une brume; je ne veux pas que tout ceci arrive par ma faute.
Le coeur battant comme un fou, je cours en direction opposée, abandonnant le reste de ce sauvetage à des gens qui ont vraiment la vocation d'être des héros.
Ouais, c'est ça, elle est malade. Pourquoi toi tu ne te montres pas assez mûre? Pourquoi toi tu n'essayes pas de prendre conscience que le monde entier ne tourne pas autour d'elle
Je suis devenu pompier parce que je voulais sauver des gens. Mais j'aurais dû être plus précis. J'aurais dû citer les noms. 
« Ou bien cette fille perd sa sœur, ou bien elle va se perdre elle-même», voilà ce que je pense.  
Parce que je participe à quelques challenges

 

vendredi 5 octobre 2018

«Parce que l'horreur sur Terre est réelle et quotidienne.»

La nostalgie de l'ange d'Alice Sebold ( The Lovely Bones, 2002)
Drame, littérature américaine
J'ai lu, 2009, 347 pages
Couverture: V.Boissacq Photonica
Traduction: Edith Soonckindt

+ :idée
- : distance
Thèmes:deuil, assassinat
Présentation: Susie est assassinée, et de son paradis, regarde comment les membres de sa famille vivent le deuil.

Ayant vu le début du film, je me promettais depuis longtemps de lire ce titre puisque l'idée m'avait accrochée. Puisque je préfère lire avant de voir les adaptations, je n'ai toujours pas vu le film, et je dois dire que j'ai été déçue par cette histoire, alors que je crois que ça avait beaucoup de potentiel.

Bien que le point de vue que l'histoire nous soit racontée par un ange est intéressant, je trouve qu'ici cela a créé trop de distance envers le lecteur puisque je ne trouvais pas que cet angle nous transmette les émotions. Susie me semblait plus décrire ce qui se passait et je ne ressentais donc pas d'émotions face aux différents personnages. Pourtant, dans les derniers chapitres, on la sent passer, mais ce n'est pas suffisant pour rehausser le tout. Peut-être l'auteure, vu la thématique, se tenait-elle également à distance et écrivait pour tenter de comprendre, je l'ignore, mais en tant que lectrice, il me manque cette dose d'émotions pour ce livre-là.
De plus, j'aurais aimé que Susie nous parle davantage de ce que fait son assassin après un certain événement, car après tout, c'est un tueur en série, et hormis un passage (un paragraphe si je ne me trompe pas), on a aucune idée de ce qu'il fait de ces journées après cette révélation, puisqu'il s'écoule environ 10 ans. Donc, j'avais l'impression que l'élément déclencheur était évacué.
Cependant, j'ai aimé la construction de l'intrigue. Dès le début, nous savons qui est l'assassin, comment cela s'est passé, mais les personnages non. On les voit donc tenter de découvrir ce qu'il en est, et j'ai aimé voir comment la psychologie de chacun était construite puisque chacun vit différemment son deuil, et aimé voir comment chacun se reconstruit ou non dans celui-ci.
Bref, même si je ressors déçue de cette lecture, je verrai le film à l'occasion puisque je crois que la distance que j'ai senti ici passerait probablement mieux à l'écran avec, je l'espère, le jeu des acteurs.


Quelques citations
Avec un sentiment de totale vulnérabilité, un sentiment que je n'avais pas éprouvé dans la mort — la vulnérabilité qui est celle de la vie même, la pitoyable et sombre grandeur de la condition humaine, qui n'est que tâtonnements, bras tendus vers la lumière, une vaste navigation dans l'inconnu.
Après tant d'années, j'aime toujours regarder les âmes flotter et tourbillonner en masse, chacune jetant sa clameur dans les airs. [.......] Je les sentis avant de les voir, tièdes petites  étincelles le long de mes bras. Et puis, les voilà, lucioles s'allumant et se déployant en hurlements et en tourbillons au moment d'abandonner leur chair humaine. 
Chaque fois que je racontais mon histoire, je perdais quelque chose, une toute petite goutte de douleur. Ce jour-là, je sus que je voulais raconter l'histoire de ma famille. Parce que l'horreur sur Terre est réelle et quotidienne. C'est comme une fleur ou le soleil; rien ne peut l'empêcher d'être.
Mais pour ma mère, ce qui importait alors, c'était qu'en parlant elle s'était identifiée à l'élément faible. Cette révélation l'avait ébranlée. Qu'avait-elle pensé toutes ces années, sinon le contraire?
Parce que je participe à quelques challenges
 

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